Quand Zerbinette me conseille sur des fringues, c’est aussi pertinent que Cristina Córdula chroniquant un album de doom metal hongrois. En revanche, quand elle écrit à propos de Petites Conspirations que « cette création théâtrale remplit toutes ses promesses, tant sur le fond que sur la forme. Ni moralisatrice, ni pathétique, cette pièce polymorphe déploie des registres d’émotion variés. Avec une acidité qui fait saliver », j’enfile mes chaussettes Kalenji et je fonce au Séchoir à 90% conquis.

Manzi était à la première et il a été bluffé par ce clown vénère:

“(…) Pa va très vite converser avec le public et rendre la prestation interactive et vivante, même si son dessein avoué est d’accompagner un spectateur qui accepterait de décéder en toute spontanéité. Cet humour noir crée le malaise et la crise sanitaire du moment rend l’instant plus pertinent. Chaque quinte de toux dans les travées fait rigoler car le potentiel cancéreux risque de se faire débusquer par notre guide funèbre particulièrement zélé. Ce n’est pas la première fois qu’un artiste se moque des toussotements intempestifs mais l’on pouvait clairement deviner les rires jaunes sous les masques. Une fois la candidate désignée, les conseils non-hygiénistes pour créer un cluster sont aussi provocants qu’hilarants. “

La critique complète ICI

Et encore un spectacle qui a mis d’accord Zerbi et Manzi. Alors vas-y.

Zerbi: “D’abord, ces circassiens ont réussi à s’improviser comédiens. Côté jeu, candeur, fraicheur, et justesse de ton. Côté performances physiques et artistiques, pléthore de prouesses techniques réalisées, en dépit du danger sans se la raconter. J’ai adoré cette simplicité. Dans le public, les mâchoires se sont décrochées et les genoux ont tremblé. Les artistes perchés se laissent choir, à plus de six mètres du perchoir. Dénivelé vertigineux, écrasement évité d’un cheveu. Périlleux, classieux, mais jamais orgueilleux.”

Manzi: “ Il en va de même pour la musique jouée en live à base de loops construites sous nos yeux par Sébastien Huaulmé : c’est contemporain, c’est vivant, ça sonne tout le temps, ça sublime la narration et l’intermède à la trompette-sourdine jouée par Vincent Maillot ne brasse pas du vent. Mention spéciale à l’envolée noise de fin de spectacle illustrant à merveille le tourbillon émotionnel inhérent à toute vie de couple et concluant cette réflexion sur une note aussi exaltée que torturée.”

À voir également le vendredi 2 octobre au Grand Marché (20h)

Tine Poppy, quel beau choix de programmation de la salle Georges Brassens aux Avirons pour lancer sa saison. Voilà une artiste qui fait consensus chez Bongou alors, amis sudistes, sortez de chez vous.

L’avis de Zerbinette:”Tine Poppy maitrise à fond les codes de l’autodérision. Elle exploite avec intelligence son statut de nobody propulsée dans la sphère Paradis. Livre avec candeur sa stupeur de fille de planteur d’ananas qui n’en revient pas d’être là. À ceci prés que son talent scénique, vocal et musical dément toute usurpation.”

L’avis du Manzi: “Si elle s’amuse à bousculer ses codes, l’âme du séga n’est jamais altérée et l’esprit festif demeure. Les morceaux aux influences dub fonctionnent à merveille et quelle malicieuse idée de vanter son amour du séga sur un morceau plus proche de la bossa nova. La fusion des styles musicaux n’est jamais boursouflée, les échappées sont finement intégrées au rythme ternaire chaloupé et toutes les chansons demeurent des invitations à bouger.”

Première partie : Olivier Cadet à 18h30 et Tine Poppy vers 19h30

Attention soirée 100% branchouille et ouatezeufeukouille au Téat Plein Air.

Ça ressemble à un event estampillé Inrocks/Technikart/Colette/Néon/Têtu qui aurait pu être programmé sur le quai de Seine, dans le parc de la Villette ou au Ground Control dans le XII èmeuuuu… Comme c’est dommage, nous n’aurons pas à faire le trajet en vélib dans un vent automnal et sous un ciel pollué et il faudra supporter une voûte céleste parfaitement décolletée sous une brise australe annonçant l’été.

L’Enfer est un film qui n’a jamais pu se terminer (le réal a fait un infarctus au bout de 3 semaines…) et les rushes psychédéliques ont fait fantasmer plus d’un artiste, ce qui est le cas du producteur électro Prieur de la Marne qui veut célébrer cette œuvre inachevée avec un combo DJing-VJing-chanteuse pas trop bling-bling, à savoir Élodie Frégé, la gagnante de la Star Academy saison 3. Pour les jeunes ça doit représenter une espèce d’Antiquité de la téléréalité et, pour les dab de ma trempe, ce show d’Endemol réveille à peine une demie-molle. Malgré un blase de daron du Puy du Ouf, Prieur de la Marne a concocté une performance live contemporaine mêlant chant, comédie et collages sonores tirés du film d’Henri-Georges Clouzot. Ne me demandez pas à quoi ressemble ce Gloubi-boulga électro-visuel, rien n’a filtré, laissez vous juste porter par votre curiosité et venez halluciner sous une lune presque comblée, bien posé sur votre coussinet de privilégié quasi-estivalier.

En ces temps masqués, la culture galère à “chasser les nuages et faire briller le soleil “mais Bongou a deux bonnes nouvelles à vous proposer: Facebook a annoncé la fin des DJ set sur son réseau désocialisant et c’est bientôt la première de La Pluie pleure. Du théâtre contemporain créole qui n’attend que votre délicieuse compagnie. Par-contre, oubliez vos “ça fait rir’ les oiseaux, ça fait chanter les abeilles” et envisagez plutôt des “ça fait mûrir les minots, ça fait s’éloigner le bourdon”. Nicolas Givran, comme son nom ne l’indique pas, propose un théâtre incandescent, mélangeant la culture populaire de son île à ses références personnelles en exil. C’est surtout du théâtre intimiste total avec une scénographie complexe, une bande-son composite, un questionnement sociétal et une liberté totale. Le genre de théâtre tout-public que le Préfet et l’ARS devraient imposer à nos marmailles, à nos gramounes pour cogiter, s’égarer, s’évader et mieux se retrouver.

Autres représentations :

Vendredi 18 septembre - Téat Champ Fleuri - 20h

Vendredi 2 octobre - Séchoir - 20h

Vendredi 6 novembre - Théâtre Luc Donat - 20h

Mercredi 11 novembre - Cité des Arts - 20h

Ton homme change de SUV aussi souvent que de boxers DIM, sa pilosité déborde fièrement de sa chemise business luxe rayée bleue col blanc, légèrement retroussée sur les avant-bras pour arborer sa montre « de luxe » ; il te délaisse tous les vendredis pour rejoindre sa confrérie de joyeux drilles, joueurs de poker, faux rockeurs, fins parieurs et amateurs de mauvais whisky. Un conseil, ou plutôt deux si tu es magnanime :

1. Quitte-le

2. Donne-lui une dernière chance, si et seulement si ce dernier t ‘accompagne à ces lectures féministes interprétées par trois femmes – Despentes, Casey, Béatrice Dalle – bien vénères quand il s’agit de tancer le modèle archaïque dominant. Au pire, ton gonz aura profité des belles envolées post-rock du groupe Zëro, histoire de lui rappeler que le rock ne se réduit pas à Muse et à Coldplay.

Comme tout le monde, j’ai découvert Fabrice Éboué dans le Jamel Comedy Club aux côtés de Blanche Gardin ou Thomas N’Gijol.

Ses films m’ont moyennement amusé, sauf Case Départ pour ses quelques phrases cultes

Son one-man show “Farbice Éboué, levez-vous” m’a fait éclater de rire pendant une heure et demie alors que j’avais l’impression de ne pas être à ma place au beau milieu de tous ces jeunes

Son sens de la répartie fait toujours mouche et c’est un sacré client à Burger Quiz.

À l’instar d’un Ricky Gervais férocement drôle aux Golden Globes 2020, Fabrice Éboué n’a pas de limites et c’est terriblement rassurant de voir qu’un humoriste peut encore dézinguer autant de gens (les terroristes, les défenseurs de l’écriture inclusive, les retraités, les vegan,…) avec talent et en assumant ses foutan.

À voir également le vendredi 27 mars au Théâtre Luc Donat (44/47€ la place) et le samedi 28 mars au Téat Plein Air (42,50€)

Je suis très content de découvrir ce solo de Yann Lheureux car j’ai été très ému par son dispositif chorégraphique et sonore, Les Éblouis, au festival Chalon Dans La Rue l’été dernier. Ces recherches chorégraphiques sont toujours ancrées dans le social et la mise en mouvement des intimités ne s’agite jamais dans le vide. C’est une danse contemporaine sensible et engagée qui questionne et sublime des sujets de société. La maladie d’Alzheimer est au cœur de ce dernier travail avec un questionnement sur l’oubli et le souvenir. Je suis convaincu que ce thème très personnel va aboutir sur une authenticité émotionnelle, avec des touches d’optimisme sans voyeurisme.

J’ai en mémoire ce sale gosse qui m’avait pourri le minutieux spectacle Vu de la Cie Sacékripa : je regrette encore d’avoir seulement foudroyé du regard son égoïste mère hébétée et j’en avais voulu à Lékip Séchoir d’avoir laissé entrer ce chiard en-dessous de l’âge recommandé. Comme je ne suis pas rancunier, je vais me laisser tenter par ce spectacle pour enfants – à partir de 3 ans très chers parents ! – en accompagnant ma petite Zerbinette pour lui dénouer cette poésie de cordelettes et m’assurer qu’elle ne se retourne pas la tête en cherchant des références à Hamlet.

Inutile de rappeler que ce festival est l’un de mes évènements préférés tant par la qualité du rock proposé que par la bonne ambiance éprouvée. Honnêtement, chaque édition du Rock à La Buse propose des formations de plus en plus pointues et reconnues. Cette année, je suis aux anges car le trio Prettiest Eyes de Los Angeles est l’inespérée tête d’affiche du samedi soir. J’ai eu la chance de voir deux fois cette formation en juillet dernier et c’est clairement mon meilleur concert de 2019, à tel point que j’ai préféré les revoir au Binic Festival plutôt que m’extasier devant le charismatique duo, Sleaford Mods.

Prettiest eyes, est signé sous le mythique label américain Castle Face Records dirigé de main de maître par John Dwer, leader du groupe Oh Sees, mon meilleur concert de 2018. La boucle est bouclée. Comme je vous envie de vous faire bizuter par ce groupe qui a mis tout le monde d’accord lors de leur tournée européenne l’année dernière.  « Prettiest Eyes sonne comme un furieux mélange de psych-punk, de noise, de krautrock et de musique industrielle sur une ossature résolument blues. Une base rythmique incisive accompagnée par des synthés vrombissants à travers des pédales d'effets donne des shows électrifiants ». Voilà pour la fiche technique. Perso, j’ai été captivé visuellement par les personnalités des trois musiciens, la complexité des sons proposés n’empêche jamais nos guiboles de caracoler et la construction de leurs morceaux monte subtilement crescendo. Il me reste l’exaltante sensation d’avoir assisté à un charivari nouveau et de haut niveau,  aussi introspectif que festif.

Salut C’est Cool est le plus gros foutage de gueule scénique auquel j’ai pu assister mais ce « collectif artistique » est loin d’être aussi débile que leur ringardise affichée. S’ils jouent sur les mêmes codes vestimentaires que la scène garage australienne, ils se différencient par une vraie volonté de ne rien proposer musicalement, si ce n’est peut-être une électro-cheap-punk-poético-potache qui rappelle Sexy Sushi (le meilleur concert des dix éditions des Électropicales). Évidemment, pour apprécier ce nihilisme assumé et cette esthétique de convention de tuning, il faut accepter de maintenir ses exigences mélodiques au niveau du bas de caisse de sa Fiat Multipla tout en passant la douzième vitesse de l’humour régressif.

Il paraît que Le Gros Sabordage est “une fable sans drame, sans catastrophe, sans cynisme. Une farce, une blague”. Si ce synopsis de quatre acrobates obstinés à tenir en équilibre sur leurs bastaings semble plutôt enfantin, je suis convaincu que leurs boucles de Hula Hoop ne vont pas tourner en rond et que les mouvements répétés vont autant nous époustoufler que nous questionner.

À voir également le jeudi 5 et le vendredi 6 mars à Stella Matutina grâce au Séchoir

1/ Je suis aussi connaisseur de Barbara que Marc Dutroux est collectionneur de Barbapapas.

2/ Je n’ai jamais vu une pièce mise en scène par Thomas Jolly même si son adaptation de Thyeste dans la cour d’honneur des papes a bien fait causer.

3/ Par-contre, je suis friand de sa série qu’il a proposée sur France 2 pour combattre les clichés sur le monde du théâtre. Ça s’appelle « Le théâââtre » et si vous voulez apprendre des choses sur ce milieu d’apparence aussi cloisonné que celui du « jâââzzz » dans un format proche de Bref ou de Casting(s) de Pierre Niney, cliquez par ICI.

4/ Quoiqu’il en soit, je suis curieux de découvrir le travail de la nouvelle coqueluche du théâtre contemporain français car “son jardin du silence” semble être un hommage aussi drôle qu’émouvant.

À voir également au Théâtre Luc Donat le samedi 22 février

MARRE DE FAIRE LA GIROUETTE ALORS SUIS LES CONSEILS DE ZERBINETTE

“J’ai adoré. Dans une salle pleine à craquer, Sakidi a réussi le pari de nous faire renouer avec  une  comédie qui en sort ragaillardie. La vivacité du jeu a installé un tempo crescendo, les comédiens avaient le diable dans la peau. Jamais d’ennui, une géniale énergie, et un détail avant le tomber de rideau qui en dit long sur Marivaux. On a beau faire jouer le hasard, les mots trahissent à notre insu la classe dont on est issu. Lisette, s’écartant de la noce pour la scène finale montre qu’elle n’est pas dupée par l’hypocrisie des plus huppés. Un clin d’œil dramaturgique qui justifie d’être  dithyrambique.”

Que les choses soient claires, Fabcaro est un génie de la bédé : « Open Bar » est à l’origine de mes éclats de rire solitaires les plus explosifs. C’est également un écrivain plus que prometteur : son roman « Le discours » est aussi hilarant que clairvoyant. Je voyais d’un très mauvais œil cette tentative d’adaptation théâtrale de sa bédé culte Zaï Zaï Zaï Zaï après l’échec de la pastille télévisuelle « Moins qu’hier, plus que demain ».  Honnêtement, je ne vois pas comment retranscrire l’univers poético-absurde de Fabcaro en spectacle vivant et je me suis donc intéressé au fond et à la forme de cette proposition, tellement alléchante sur le papier mais terriblement casse-gueule à faire écouter. Au bout du compte, j’avoue être assez impatient de découvrir cet ovni théâtral car la troupe du Théâtre de l’Argument propose une vraie (ré)interprétation de cette œuvre, en axant leur travail sur la performance d’acteurs et le bidouillage de bruitages réalisés sous nos yeux. Pour info, c’est Blanche Gardin qui a offert la bédé à la compagnie et elle était au plateau avec six comédiens (dont Adèle Haenel) dans ce projet de lecture radiophonique, format minimaliste plutôt en adéquation avec l’esprit épuré des dessins de Fabcaro.

À voir également le vendredi 21 février au Théâtre du Grand Marché (20h)

Aliéné, amusant, anormal, baroque, beau, biscornu, bizarroïde, brinde zingue, cinglé, cocasse, curieux, déconcertant, dérangé, déroutant, déséquilibré, étrange, excentrique, extraordinaire, fantasmagorique, fantastique, farfelu, fêlé, fou, halluciné, hétéroclite, hurluberlu, inclassable, incompréhensible, inégal, incroyable, pénible, rare,…

Tous ces adjectifs ne suffisent pas à qualifier ce festival pas comme les autres car il manque une info encore plus chelou: cette manifestation se déroule à Saint Philippe.

Pour le programme complet, c’est par ICI

Vous n’êtes pas complotiste (et vous avez tort d’après une étude publiée par l’institut de sondage où bosse le copain de mon cousin) mais vous avez envie de comprendre comment les commerciaux, les publicitaires vous la font à l’envers: cette pièce est faite pour vous!

Il vous faut un autre argument, du genre name-dropping? Matez un peu la distribution: y a un certain Jean-Claude Dreyfus…

PS: Dépêchez-vous de prendre vos places car la représentation de jeudi affiche déjà complet (Jean-Claude Dreyfus on vous dit)

À peine le volcan cinématographique de Clermont-Ferrand s’éteint qu’un autre s’éveille sur l’île de La Réunion. Le prestigieux et judicieux partenariat avec le deuxième plus grand festival de cinéma de France fait de Yabette le rendez-vous incontournable pour les amateurs de pépites poétiques et politiques.

Il y a 5 ans, Vaudou Game, encore peu connu du grand public, avait régalé les curieux festivaliers de Kaloo Bang avec leur soul-funk togolais et j’imagine que les spectateurs saint-leusiens biberonnés à la sauce world music par Lékip Séchoir ou le Sakifo lontan ont hâte de remuer leurs sarouels sur ces entraînantes ritournelles.

À voir également au Palaxa le lendemain pour les dionysiens

Photo © Julien Lebrun

Son spectacle n’est pas un énième tour de chant revisité mais un vrai cabaret qui nous fait plonger dans son intimité avec beaucoup de sincérité. Essayer de divertir en racontant les déboires de sa vie est un pari risqué car il peut vite sombrer dans une narration autocentrée et mille fois exposée. La séga-thérapie proposée par cette artiste alterne autodérision et jouissives railleries, notamment sur le monde dégoulinant du coaching en psychologie positive. Si je me réjouis de revoir Tine Poppy à Champ Fleuri, j’espère que 2020 sera l’année de sa séga-thérapie dont le Sakifo devrait être le tremplin national si son programmateur a le nez fin.

À voir également le vendredi 21 février, au Théâtre Lucet Langenier (20h)

Jaune, orange, ça c’est pour les pré-alertes. Chez Bongou, on est plutôt dans le rouge alors on vous avertit que notre rentrée culturelle démarrera à la Cité des Arts pour cet événement totalement GRATUIT.

1. C’est la dernière occasion de méditer au frais dans la sublime installation vidéo de Simon Rouby « Pangea »

2.  Si vous avez loupé « La révolte des papillons » de la Cie Morphose au Tempo, voici l’occasion inespérée de vous rattraper. En mai dernier, sur le boulodrome de Saint Leu, nous avions été captivés par la puissance chorégraphique et la qualité de la composition musicale.  À mi-chemin entre le Boléro de Ravel pour l’état de transe et Midnight Express pour la circularité aliénante, l’humain est désincarné, les corps militarisés et la migration monstruosité.

3.  Prends garde, Manzi va te vanter un concert électro : j’ai vu le premier live de Pangar en décembre aux Électrodocks et j’en ai pris plein les mirettes et les pavillons. Enfin, une proposition jusqu’au-boutiste avec un univers festif et immersif, ambitieux et séditieux, référencé sans être saturé, glaçant et revigorant,… Pangar c’est pas deux couillons qui balancent leur son derrière leurs écrans mais un sacrée équipe de talents : Fegré à la création visuelle, Brice Nauroy au son, DI MO / Welight à la lumière et la vidéo pilotée par Yann Péron.

Troisième passage sur l’île pour notre héros national aussi à l’aise en présentateur de Burger Quiz qu’en maître de cérémonie des Césars et encore plus drôle quand il remanie son dernier spectacle pour l’adapter à son public préféré. Si vous l’avez manqué, c’est l’occasion ou jamais.

À voir également le mardi 17 décembre, toujours au Téat Plein Air

ZAFÈR K est une nouvelle compagnie qui propose une expérience poétique et musicale autour du personnage de Ti Katorz, connu par les vieux habitants du Tampon ou les jeunes lecteurs de Tiburce. On ne sait pas grand chose de cette Carmen Cru locale et la comédienne Nelly Cazal interprète plusieurs écrits poétiques autour de l’errance, accompagnée par deux musiciens. Je suis curieux de voir le rendu de ce maillage entre musique zembrocal et Fonnkèr divagant, en espérant que ce vavangaz ne me laisse pas sur le bord du somin.

À voir également aux Bambous le 5 décembre, au Théâtre Luc Donat le 6 décembre et au CNDOI le 13 décembre

Photo © Ernesto Timor

Grosse actu pour les amateurs de reggae avec cette soirée dub à la Cité des Arts et Tiken Jah Fakoly à la Ravine Saint Leu, le lendemain.

Grosse bourde à éviter: le reggae dub de Channel One n’a rien à voir avec le reggae roots de Channel One, sound system jamaïcain qui est devenu un studio d'enregistrement en 1972 à Kingston, au 29 de l'avenue Maxfield.

Grosse préférence pour la soirée de vendredi avec Channel One (Tiken Jah est venu en 2015 au Sakifo) car ce sound system anglais mythique, fondé en 1973 par Mikey Dread et Jah T ambiance chaque année le Carnaval de Notting Hill et leurs basses féroces n’ont encore jamais fait vibrer notre Caillou.

Cette soirée me téléporte au début des années 2000 au festival d’Aurillac, où ces deux énergumènes du théâtre de rue battaient le pavé avec insolence et originalité. Les Bambous – désormais Libres - ont pour habitude de mettre en avant des chanteurs français indépendants, pour le pire (Nilda Fernandez, Francis Lalanne) et pour le meilleur (Dick Annegarn) et cette édition fait partie des choix gagnants. Didier Super est toujours à la limite du mauvais goût sans jamais en sortir et ses performances sont aussi hilarantes que provocantes. Ceux qui le regardent uniquement par la lorgnette des réseaux sociaux ne peuvent apprécier la force d’improvisation de ce trublion et, pour l’avoir revu récemment à Châlon Dans la Rue, je peux vous affirmer qu’il parvient encore à choquer par sa pertinence et à faire marrer par son éloquence. Comme n’a jamais dit Audiard, Didier Super ose tout et c’est pour ça qu’il est loin d’être con. Fantazio c’est un tout autre registre, beaucoup plus poétique et écorché mais sans concession. Lui aussi est impossible à ranger dans une case tant il multiplie les créations hétéroclites et s’éloigne des sentiers battus et des propositions convenues. Je pense que j’aurai hâte de le découvrir en concert aux Bambous après avoir vu sa pièce mercredi, à Lespas

De cette pièce je ne sais rien mais Fantazio est un sacré monsieur multitalentueux que j’ai découvert surtout dans les festivals de rue en tant que musicien et pas forcément en comédien. Peut-être que je me trompe en partant à l’instinct mais j’ai l’intime conviction que ce seul en scène va me remuer les tripes.

À découvrir également en concert le jeudi 5 toujours à Lespas et le vendredi 6 aux Bambous avec Didier Super

Les veinards éberlués qui ont assisté à la performance déglinguée d’USÉ au Rock à La Buse en mars dernier vont se ruer au concert de Les Morts Vont Bien, composé de Nico (USÉ, ROBERTO SUCCO, etc...) et Carine (KRINATOR, BADABOUM, YVETTE CORNER-BUT et plus encore), tous deux fondateurs/trices et actifs au sein de la terrible formation HEADWAR. Je me répète mais être signé sous un label genevois intitulé kakakids records n’est-il pas autant un gage de qualité qu’un signe de bonne santé? Après les morceaux de bravoure défendus par Mr.Occhio et Maria Violenza le mois dernier, notre Caillou devient gentiment mais sûrement un vrai lieu de rock indépendant et c’est clairement vivifiant.

Avec Tuelipe en première partie, pour ceux qui n’auraient pas compris que ces vilains rockeurs braillent la fleur au fusil.

Les veinards éberlués qui ont assisté à la performance déglinguée d’USÉ au Rock à La Buse en mars dernier vont se ruer au concert de Les Morts Vont Bien, composé de Nico (USÉ, ROBERTO SUCCO, etc...) et Carine (KRINATOR, BADABOUM, YVETTE CORNER-BUT et plus encore), tout deux fondateur/trices et actifs au sein de la terrible formation HEADWAR. Je me répète mais être signé sous un label genevois intitulé kakakids records n’est-il pas autant un gage de qualité qu’un signe de bonne santé? Après les morceaux de bravoure défendus par Mr.Occhio et Maria Violenza le mois dernier, notre Caillou devient gentiment mais sûrement un vrai lieu de rock indépendant et c’est clairement vivifiant.

Les Morts Vont Bien seront précédés de Kilkil; la preuve que ces rockeurs prétendus basiques ne sont pas dépourvus de logique.

À revoir le mercredi 4 décembre à La Cerise (19h) avec Tuelipe en première partie.