Que les choses soient claires, Fabcaro est un génie de la bédé : « Open Bar » est à l’origine de mes éclats de rire solitaires les plus explosifs. C’est également un écrivain plus que prometteur : son roman « Le discours » est aussi hilarant que clairvoyant. Je voyais d’un très mauvais œil cette tentative d’adaptation théâtrale de sa bédé culte Zaï Zaï Zaï Zaï après l’échec de la pastille télévisuelle « Moins qu’hier, plus que demain ». Honnêtement, je ne vois pas comment retranscrire l’univers poético-absurde de Fabcaro en spectacle vivant et je me suis donc intéressé au fond et à la forme de cette proposition, tellement alléchante sur le papier mais terriblement casse-gueule à faire écouter. Au bout du compte, j’avoue être assez impatient de découvrir cet ovni théâtral car la troupe du Théâtre de l’Argument propose une vraie (ré)interprétation de cette œuvre, en axant leur travail sur la performance d’acteurs et le bidouillage de bruitages réalisés sous nos yeux. Pour info, c’est Blanche Gardin qui a offert la bédé à la compagnie et elle était au plateau avec six comédiens (dont Adèle Haenel) dans ce projet de lecture radiophonique, format minimaliste plutôt en adéquation avec l’esprit épuré des dessins de Fabcaro.
À voir également le vendredi 21 février au Théâtre du Grand Marché (20h)