Cette soirée me téléporte au début des années 2000 au festival d’Aurillac, où ces deux énergumènes du théâtre de rue battaient le pavé avec insolence et originalité. Les Bambous – désormais Libres - ont pour habitude de mettre en avant des chanteurs français indépendants, pour le pire (Nilda Fernandez, Francis Lalanne) et pour le meilleur (Dick Annegarn) et cette édition fait partie des choix gagnants. Didier Super est toujours à la limite du mauvais goût sans jamais en sortir et ses performances sont aussi hilarantes que provocantes. Ceux qui le regardent uniquement par la lorgnette des réseaux sociaux ne peuvent apprécier la force d’improvisation de ce trublion et, pour l’avoir revu récemment à Châlon Dans la Rue, je peux vous affirmer qu’il parvient encore à choquer par sa pertinence et à faire marrer par son éloquence. Comme n’a jamais dit Audiard, Didier Super ose tout et c’est pour ça qu’il est loin d’être con. Fantazio c’est un tout autre registre, beaucoup plus poétique et écorché mais sans concession. Lui aussi est impossible à ranger dans une case tant il multiplie les créations hétéroclites et s’éloigne des sentiers battus et des propositions convenues. Je pense que j’aurai hâte de le découvrir en concert aux Bambous après avoir vu sa pièce mercredi, à Lespas