QUE LA MONTAGNE EST BELLE

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Un grand merci pour ce concert mémorable, samedi soir au Téat Plein Air, avec cette féérie intitulée « Orchestre Univers ».

Si je ne suis pas toujours réceptif aux nappes minimalistes et organiques de Labelle, j'ai sincèrement été transporté par ce tsunami noise de milieu de concert, le titre s'appelle O et ne sortira qu'en 2019. Jérémy Labelle qualifie sa musique de maloya électronique, or cette frénésie qui sonne aussi rock que tribale m'a rappelé les progressions harmoniques de Godspeed You! Black Emperor, A Silver Mt. Zion, voire même les envolées post-rock de groupes comme Mogwai ou Slint. Allez, steuplé Jérémy, concocte-nous une odyssée noise, histoire qu'on arrête d'aller te voir aux Électropicales et qu'on se masse tous devant Salahin ou This Is Not A Love Song festival.

Par contre, l'autre là, le chef d'orchestre qui se la joue Manoukian de supérette squattant les pauses entre les morceaux pour nous « inviter au voyage » (sic) et nous infliger ses notes d'intention, vous pouviez pas l'enfermer dans Soyouz qu'il aille débiter ses notes d'intention et ses états d'âme aux comètes?

Un deuxième merci pour la sortie de ce clip réalisé par le talentueux et infatigable duo Kid Kreol & Boogie qui se lance dans l'animation et parachève l'œuvre de Labelle avec brio. Les traits caractéristiques de leurs dessins, magnifiés par des mouvements tantôt ouatés tantôt hypnotiques, semblent nous conter l'histoire d'une île en mutation qui gagnera sa place dans le cosmos en agrégeant ses sédiments séculaires. Et si le discret Jérémy conquerrait l'univers musical avec son maloya originel et ses arrangements électroniques atemporels? Ou alors, s'il suit mon intuition, peut-être remplira-t-il les stades, transi sur scène, chahutant sa crinière sur des headbangs fiévreux, toujours vêtu de noir mais avec des pompes aux panards?

Manzi