« Les cousins qui avaient le permis et une voiture, souvent des anciens modèles de Peugeot ou de Citroën tels que les ZX, des 205, 306 modifiées, nous faisaient rêver. Le son à fond, ils nous emmenaient en balade dans des rassemblements, il n'en fallait pas plus pour nous rendre heureux-ses. On allait souvent à «la pouss», les runs sauvages le soir dans les zones industrielles de l'ouest, notamment Cambaie, emblématique ici. Cet amour de la vitesse, des sensations et des belles mécaniques persiste dans notre culture aujourd'hui...»
« William est peintre de paysage à n'en pas douter, mais de paysage urbain. Comme un contre-pied à son ile, il prend le parti de montrer le quotidien de la «Kour». Il faut ici oublier les paysages de carte postale et voir dans cette expression picturale une photographie de la réalité. Instant figé, l'image traduit une époque, celle d'un jeune artiste, de ses amis, de sa famille, de son environnement, de son espace social. C'est ces différentes constituantes qui font du travail de William Pougary une expression contemporaine. Dans une forme d'héritage et de filiation à Edward Hopper, David Hockney, Henry Taylor, Justin Mortimer, ou encore Sebas Velasco, il fait des scènes les plus banales de la vie réunionnaise de grands moments de peinture.»
Julien Cadoret directeur de l'Ecole Supérieur d'Art de La Réunion.